Bon, ben comme toutes les bonnes choses ont une fin, c'est déjà le jour du départ.
En début de matinée, Odile nous offre à chacun un sac de fonio, pour que nous puissions faire de la pâte chez nous. Ce geste nous touche énormément, tout autant que son émotion de nous voir partir. Je croise son regard, tout se trouble, et elle me fait comprendre, très justement, qu'il va falloir que nous nous tenions éloignées l'une de l'autre ce matin si nous ne voulons pas fondre en larmes...
Ce matin, nous n'avons que deux heures de classe. Nous organisons une mini-représentation afin que les enfants nous montrent ce qu'ils ont préparé pendant notre séjour. Les CE1 de Michèle nous interprètent le "pirouette cacahuète" qu'ils ont consciencieusement répété, chaque jour, quatre fois par jour, sur le chemin de l'école. Les CE2 de Meryl nous expliquent en chanson à force de gestes comment danse "Jean-petit" et les miens récitent avec succès la fable apprise.
Nous organisons ensuite la distribution des sachets préparés mercredi. Ce moment nous permet de passer quelques minutes en tête à tête avec chacun de nos élèves : l'émotion commence à se faire sentir et deviendra de plus en plus grande au fur et à mesure.
[De son doigt il danse.... "en silence" Jean-Petit] | [Les kits scolaires distribués] |
[Les CE1 de Michèle] | [Les CE2 et leur maîtresse blanche] | [Les CE2 du maître blanc] |
Après la classe, nous ne coupons pas au sacrosaint débrief de la mission.
Après avoir assisté à un spectacle de danses traditionnelles en compagnie des enfants (exceptés quelques-uns qui n'ont pas eu le courage de patienter pendant les deux longues heures du débrief), nous quittons ensuite l'école. C'en est trop pour nous, nous ne contrôlons plus nos émotions. Alia, le directeur, me prend dans ses bras et me propose de me faire raccompagner à la maison en moto... je refuse poliment. Je ne peux pas imaginer une seule seconde ne pas partager ce dernier trajet avec les enfants. Les rires et les chants ont laissé place à quelques larmes. Aïssatou, qui n'a pas arrêté de pleurer depuis la veille, me supplie de l'emmener avec elle. Nous savions que le départ serait dur, mais à ce point...
[Tous les enfants qui ont travaillé avec nous, Augustin, le directeur Alia, Odile, Norbert] |
Nos dernières affaires roulées en boule dans la valise, nous partageons un véritable festin (l'occasion pour nous de découvrir ce mets un tant soit peu nourrissant qu'est la pâte) avec tous ceux avec lesquels nous avons collaboré avec grand plaisir tout au long de la mission : Augustin, Constantin, Norbert de l'ONG, Alia, Richard et Odile de l'école. Ces personnes ont vraiment été extraordinaires avec nous et nous les quittons avec autant d'émotion que les enfants.
De fil en aiguille, sonne l'heure du départ. Une trentaine d'enfants est présente, depuis la fin de la classe, devant la porte. Ils ont préféré se priver de repas que de ne pas nous voir partir, nous avons tous du mal à nous séparer. Quelques dernières photos de groupe,puis il faut bien partir, nous montons dans le taxi le coeur gros... au fil de la piste, une conviction se fait de plus en plus forte : Boukoumbé, nous reviendrons !!!
Nous arrivons à Natitingou (on commence à la connaître par coeur cette ville). Nous retrouvons Augustin qui nous fait découvrir les locaux de l'ONG. Nous rendons visite à Célestine pour récupérer les tenues qu'elles nous a confectionnées.
Nous sommes pris par le temps et quittons déjà la ville. Avec tristesse, nous saluons Augustin une dernière fois et à notre grand regret, nous sommes obligés de partir sans avoir pu dire "au revoir" à notre ami Norbert...
[Elle a bien bossé Célestine, non ???] |
De retour dans la maison des volontaires de Tanguiéta, nous nous retrouvons tous...
Le soir, Abalo a organisé à l'APP un pot de départ avec tous les volontaires et toute l'équipe d'Actions et Développement. Quelques-uns dansent mais personne n'a vraiment le coeur à la fête.