Préparation des pochettes pour les élèves, rangement de tout le matériel que nous laissons à l'ONG, des livres pour la bibliothèque, des jeux pour la ludothèque et bouclage des valises : nous nous sommes couchées à 2h 30 ! La journée sera bien remplie, mais ce sera la dernière à Boukombé...

Nous partons vers 8h pour l'école comme tous les jours ou presque puisque ce matin nous portons nos "tenues africaines".Pas vraiment de travail scolaire mais plutôt finition des masques, répétition du chant. Les maternelles viennent visiter la grande école et participer à la fête. Les appareils photo ont fort à faire.

Vers 10h30, Noël lance le début des festivités en nous conviant à nous installer sous le bouquet d'arbres ont nous attendent quelques pupitres. Noël nous remercie longuement et chaleureusement, et chacune à notre tour, à sa demande, nous prononçons quelques mots.

Il déclare ensuite : "Le dernier mot sera pour le directeur !". Celui-ci s'exécute sans hâte : il va parler du continent africain, du passé, des enfants, de l'école, des idées préconçues mais aussi des échanges, de la beauté des paysages, de l'avenir. Un subtil discours économico-politique terriblement réaliste et résolument optimiste.

Tous les enfants qui ont participés à la mission du 3 août : les maternelles au premier plan puis les CP, les CE1, CE2 et au fond les CM1 entourés du directeur de Koucouangou, de Noël et des animateurs de l'école maternelle.

Noël reprend son rôle d'organisateur et range, en quelques minutes, les 67 élèves plus les petits de la maternelle, par taille et par classe sans aucun embouteillage ! C'est le moment de distribuer les pochettes de matériel, puis de nous rendre, plus ou moins en lignes, devant un bâtiment scolaire pour la photo de groupe.

Pour chaque élève de l'école de vacances : un cahier, deux bics, des crayons, une gomme, des crayons de couleur, des feutres, une règle...

Les appareils photos sont de plus belle au travail et ils trouvent toujours des volontaires pour poser...

Il est largement midi, lorsque nous retournons à la maison toujours en compagnie d'enfants : certains s'en vont, d'autres restent, d'autres partent et reviennent.... Nous n'en finissons plus de faire des photos...

Il est temps d'y aller... alors après un bon repas (nous avons mangé le poulet offert par les parents de Pascal et très bien cuisiné par Célestin) nous montons dans le 4x4 d'Augustin sans trop nous retourner.

La carte mémoire de mon appareil photo n'est pas encore tout à fait pleine. J'en profite donc  pour emporter avec moi des images de la route et des magnifiques paysages qui nous entourent. C'est encore une fois difficile de quitter Boukombé et tous ces petits qui agitent leurs mains sur le bord du chemin... Il me semble pourtant que les adieux sont un peu moins tristes que les années précédentes ; peut-être que nous commençons enfin à comprendre que même si le stress de notre vie me rattrapera bien vite au retour,  un petit bout de Boukombé restera en moi et que je ne pourrai faire autrement que de revenir...

Augustin et Noël, qui nous a rejoint en moto, vont faire en sorte que cette dernière après-midi à Natitingou soit :

- instructive : nous allons visiter le musée à la découverte des différentes constructions de tatas

- conviviale : nous nous rendons chez Célestine la couturière pour lui montrer ses robes (que portent Meryl et Marion) et en commander d'autres ; nous allons aussi chez Noël pour un dernier coucou à Meryl et à sa maman Sabine

- gastronomique : nous finissons très agréablement "le soir" au bar de La Brèche en dégustant des beignets à la banane, des bolos-bolos, en sirotant de la bière béninoise et des sucreries.

Meryl, Sabine et... Meryl

Il est tard...nous embarquons dans le mini bus à destination de Tanguiéta où nous dormirons ce soir...

Ce soir, nous avons promis aux enfants de les accompagner au marigot mais de gros nuages noirs obscurcissent le ciel, arrivant à la fois par Nati et Nadoba. Aucune de nous n'est experte en météo mais nous sommes tout de même d'accord pour dire que cette fois, le ciel est vraiment beaucoup plus sombre que d'habitude. Nous essayons donc de convaincre les enfants de rentrer très vite chez eux, tâche difficile quand ils sont occupés avec leurs jeux favoris ! A 16h30, nous avons réussi à faire sortir tous les élèves et nous rentrons d'un pas décidé à la maison. Nous ne sommes pas rentrées depuis 5 minutes que des trombes d'eau s'abattent sur Boukombé ; Ouf ! Pour une fois, nous avons su lire les nuages à temps et renvoyer les enfants chez eux avant le plus fort de l'orage.

Comme à chaque fois qu'il pleut beaucoup, l'eau et l'électricité sont coupées. C'est donc à la lueur des lucioles que Marion et moi regardons la pluie tomber derrière les persiennes en regrettant de ne pas pouvoir nous doucher ce soir. Pas de douche ? Alors que nous avons un cadre magnifique devant la maison : un frangipanier en arrière plan et juste devant la porte une gouttière qui déverse des centaines de litres d'eau... il n'en faut pas plus pour se convaincre de tenter une expérience 'Tahiti-douche' !

Il y a bien quelques éclairs, quelques coups de tonnerre pas du tout rassurants, mais qu'à cela ne tienne, nous allons nous laver ! Nos cris et nos rires attirent tous les habitants de la maison, même Célestin quitte sa cuisine et rigole franchement en nous voyant tout habillées sous notre douche improvisée.

Nous sommes à peine séchées et réchauffées qu'une surprise de taille se présente dans la cour : Loukou ! Il arrive de Tanguiéta et vient de parcourir presque 80 km à moto sous cette pluie battante. Les pistes sont glissantes, le pont de Manta est inondé, il a du traverser à pied, en poussant la moto, avec de l'eau quasiment jusqu'à la taille. Il est en T-shirt, trempé et frigorifié. Nous nous empressons de lui proposer une serviette, un pagne pour qu'il soit au sec et un café bien chaud pour qu'il reprenne ses esprits... Quelle idée de prendre la route par ce temps...

En fait, Loukou est simplement venu nous rendre visite une dernière fois car il doit partir à Cotonou le lendemain et a peur de ne pas nous voir à Tanguiéta samedi avant notre départ. Il nous a même apporté des cadeaux : de très beaux tissus qu'il déplie devant nous et qui sont mystérieusement restés au sec dans son sac à dos. Plutôt émues par son geste, nous le remercions chaleureusement et essayons de le convaincre de ne pas reprendre la route aussitôt. C'est peine perdue, Loukou refuse poliment ; il veut être rentré à Tanguiéta avant la nuit. Nous prenons tout de même quelques minutes pour faire des photos tous les quatre  et nous dire au-revoir le coeur gros avant qu'il n'enfourche sa moto et ne disparaisse sous la pluie.

Dernière photo-souvenir avec notre ami Loukou avant qu'il ne reprenne la route

Test de résistance de la peinture, choix méticuleux des couleurs et des pinceaux, longue hésitation quant à la technique, réalisation des essais sur le masque vivant (et les alentours) de l'autre maîtresse servant à la fois de support et de miroir... la préparation a occupé toute la soirée !

	Parfois, les maîtresses craquent un peu pendant les préparations des activités manuelles...

Une fois soigneusement et très sérieusement ( hum ! ) préparée, l'activité peinture a occupé les 4 classes pendant plusieurs jours :

La technique choisie (sauf pour les CP) a quelque peu perturbé les élèves puisqu'il s'agissait d'utiliser le bout du manche du pinceau ! Mais, une fois la surprise passée et sachant qu'ils pouvaient se servir normalement de leur outil, les enfants se sont lancés avec beaucoup de soin, de concentration et d'imagination dans la création de leur masque. Ahhhhh les petits points... je ne suis pas peu fière de mon idée qui nous a permis d'avoir des après-midi calmes, mais calmes !.....

Des lions sont même montés dans les arbres !

Le premier mercredi après-midi, est traditionnellement consacré aux visites de courtoisie. Peu de temps après le repas, Noël vient nous chercher et nous nous mettons en route. Première étape : la circonscription scolaire. Malheureusement (ou heureusement ?) personne n'est là pour nous accueillir, nous faisons donc demi-tour et après un rapide arrêt chez le marchand d'art, nous arrivons à la mairie. Alors que nous sommes confortablement installés dans l'entrée, prêts à subir une longue attente, on nous annonce après seulement quelques minutes que le deuxième conseiller du maire va nous recevoir dan s la grande salle de réunion ! C'est la grande classe ! Comme à l'accoutumée, Noël fait les présentations, puis nous nous présentons individuellement, puis Noël explique ce que nous sommes venues faire à Boukombé et nous résumons encore cela individuellement... Serait-ce l'habitude ? Il me semble que ces réunions très protocolaires sont moins interminables que les fois précédentes...

	Visite de courtoisie à la mairie.

Pour nous remettre de tout ça, nous demandons à Noël de nous conduire au « Tata Touristique ». Il parait que c'est la dernière buvette à la mode à Boukombé, encore plus agréable qu'au bout du monde ! Nous finissons ainsi l'après-midi, tranquillement assis à l'ombre des manguiers, tout près d'un immense tata en béton transformé en auberge, à siroter des sucreries et à papoter avec Isabelle, Gilbert et Noël.